lundi 28 novembre 2011

Le rouge-gorge et le jardinier

En ratissant quelques feuilles mortes (que je ne brûle pas !), j'ai vu un rouge-gorge profiter de l'occasion au bout d'une minute seulement. D'où le texte qui suit, extrait de mon "Kama-sutra des demoiselles" (Robert Laffont 2005)...



Opportuniste, le rouge-gorge ! Et pas farouche...



Les oiseaux savent profiter des déplacements des gros mammifères : les garde-bœufs happent les grenouilles et les insectes déplacés par les buffles et les éléphants loin d’ici, ou les vaches de nos prés. En Europe, les rouges-gorges se rapprochent des sangliers qui fouissent le sol : il y a toujours à glaner pendant les travaux de terrassement, notamment les lombrics qui se font prier pour se montrer au grand jour. On a même vu des oiseaux près de taupinières, en train de surveiller attentivement des taupes en action. Comme la faune sauvage disparaît de nos régions industrialisées, le dernier gros mammifère à remuer la terre reste le jardinier. Le rouge-gorge s’y est parfaitement adapté. Lorsque je jardine, j’observe régulièrement l’un d’eux. Il me suit de près, très motivé par les petits repas sautillants que je dévoile, avec une distance de fuite bien moins grande qu’à son habitude. Ça me donne un peu l’impression de travailler pour lui…

Les apparences sont trompeuses : si vous avez en permanence un rouge-gorge chez vous, il ne s’agit forcément pas du même individu suivant les saisons ! En effet, ces oiseaux sont ce que l’on appelle des migrateurs partiels. Tous les rouges-gorges des pays nordiques sont migrateurs (ceux du sud de la Suède parcourent entre 1600 et 1900 km, d’autres jusqu’à plus de 3000 km). En Europe tempérée, les rouges-gorges ne se déplacent guère plus que sur quelques centaines de kilomètres. Ils se mêlent à des oiseaux sédentaires ou à de petits migrateurs. Des rouges-gorges de nos régions migrent vers le sud jusqu’en Afrique du Nord. Donc, en hiver, c’est peut-être un oiseau finlandais qui volète dans votre jardin, alors que « votre » rouge-gorge de l’été se promène en Algérie ! Avec les grands froids, les rouges-gorges se rapprochent de l’homme, et entrent quelquefois dans les habitations. Plusieurs hivers consécutifs, l’un d’eux a séjourné à l’intérieur même de l’épicerie de mon village, chauffé, nourri, et admiré...

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